Info complémentaire : côté collectivités locales
Impôts locaux : une opération-pilote sur 30 villes dans toute la France.
Publié pour le plus grand nombre avec le budget de l'Etat, L'Imposcope s'applique aussi au niveau local avec les taxes foncière et d'habitation. En pleine redéfinition des compétences avec les nouvelles Intercommunalités, l'outil vise à clarifier « qui fait quoi ? » à l'échelon local.
A Marly-la-Ville, un contribuable qui s'acquitte de 900€ de taxe sur le foncier bâti peut découvrir avec l'Imposope que 647€ vont au Département et à l'Agglo Roissy Pays de France, tandis que la commune utilise les 230€ qui lui reviennent en « vie scolaire » pour 45€, « cadre de vie » pour 46€, etc.
Clarifier « qui fait quoi » au niveau local est le premier objectif de l'initiateur du service : « Avec la mise en place des nouvelles Intercommunalités, les choses restent complexes pour le citoyen-contribuable. Sur son avis d'imposition, il a l'impression de voir toujours plus de colonnes, avec toujours plus de taux. Une information qui, livrée telle quelle, sur le mode administratif, peut créer un certain agacement. L'Imposcope rétablit le lien d'information manquant : chacune des colonnes a une utilité concrète ».
Les impôts locaux : le bon moment pour parler budget et finances locales
L'autre objectif est de sensibiliser au moment opportun : celui des impôts locaux. Les équipes municipales ont l'habitude de communiquer au printemps, au moment du vote du budget.
«Et quand arrivent les impôts locaux, c'est plutôt le silence radio, précise Stéphane Jourdain. Sauf si les taux ont augmenté : alors c'est le jeu des comparaisons avec les taux des autres communes, les moyennes par département, par région, etc. Ces justifications sont plutôt stériles. Les impôts locaux sont là pour financer des services publics et utiles. C'est le moment ou jamais de parler finances locales. De manière concrète. »
Stop aux croquis rébarbatifs
L'idée est enfin de s'écarter radicalement de l'approche en croquis, courbes, camemberts, etc. "Ces modes de communication sont inefficaces car perçus par Monsieur Toulemonde comme technocratiques et rébarbatifs. Au bout de deux camemberts sur la section de fonctionnement et celle d'investissement, on zappe. Nos chiffres sont les mêmes, mais ils interpellent tout à fait différemment le contribuable : à quoi sert ce que je règle, moi, maintenant, comme impôt."
5 communes-pilotes et 25 initiatives Res Publique
En 2017, cinq communes-pilotes ont décidé de jouer la transparence en mettant en ligne leur « Imposcope » sur leur site internet : Chennevières-sur-Marne, Villiers-le-Bel, Marly-la-Ville, Guyancourt et Epernon. Res Publique a par ailleurs pris l'initiative de réaliser 25 autres imposcopes répartis sur toute la France. « Nous avons utilisé les Budgets Primitifs disponibles sur les sites de certaines mairies. Ce qui constitue déjà un geste de transparence notable, car les Mairies ne sont pas tenues de publier le Budget sur leur site. Nous avons ensuite adressé par correction un courrier aux mairies concernées pour les informer de la publication prochaine de leur Imposcope avec le lien vers leur service. Une seule nous a demandé de ne pas publier. Nous nous attendions à beaucoup plus. C'est pour nous un signal de temps qui changent.»